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Prioriser le bien-être dans l'activisme environnemental : leçons d'un pair aidant

Open Briefing est ravi de présenter cet article invité de Shreya KC, un conseiller jeunesse auprès du Projet IrisShreya est une militante népalaise passionnée pour la justice socio-climatique, possédant une vaste expérience de travail aux côtés de divers groupes de jeunes du monde entier pour défendre leur participation significative dans les espaces de prise de décision.

Le Projet Iris bâtit une communauté mondiale de jeunes qui œuvrent à la protection et à la restauration de leur environnement naturel local. Ils reconnaissent que la santé mentale et le bien-être sont des fondements essentiels de l'action environnementale. Open Briefing est fier de fournir un soutien global en matière de sécurité aux lauréats de son prix Iris – des jeunes et des équipes qui mènent des idées révolutionnaires pour protéger et restaurer la nature.

Nous avons été honorés d’accueillir Shreya dans notre récent Programme de formation des pairs aidants, qui permet aux participants d'assumer un rôle informel de défenseur du bien-être et de la résilience de leurs collègues et militants. Dans cet article, Shreya explique comment cette formation renforce son rôle de référente bien-être auprès des lauréats du Prix Iris.


Dans les mouvements d'activisme et de justice climatique, il semble y avoir une règle tacite : plus on se sacrifie, plus on s'engage. J'y croyais aussi. J'ai vu des militants – moi y compris – lutter contre l'épuisement, traverser des périodes de détresse psychologique et reléguer les soins personnels au second plan. Et si c'était non seulement intenable, mais aussi néfaste ?

C'est ce qui m'a conduit à la formation de pair aidant de Open Briefing.

Je voulais me lancer le défi de briser ce cercle vicieux, non seulement pour moi, mais aussi pour les personnes avec lesquelles je travaille et pour tous ceux qui œuvrent pour le climat et d'autres formes de justice. Au Projet Iris, nous avons compris que le financement et le soutien au renforcement des capacités ne suffisent pas à eux seuls à soutenir le leadership et les mouvements de jeunesse. Le bien-être doit être au cœur de nos actions, au même titre que la stratégie, l'organisation et le plaidoyer.

Impact de la formation des pairs aidants

La formation m'a donné des outils dont j'ignorais l'utilité. J'ai appris à reconnaître le stress, chez moi et chez mes pairs. J'ai compris que le stress n'est pas forcément une mauvaise chose ; c'est un signe, une réponse à des pressions extérieures. Le problème survient lorsqu'on l'ignore ou qu'on persiste sans y faire face.

L'une des leçons les plus précieuses que j'ai apprises a été de créer un espace sûr où les autres peuvent s'ouvrir, et je continue d'apprendre et de mettre en pratique cette méthode. Avant la formation, je me sentais souvent impuissante lorsque mes pairs me faisaient part de leur stress. J'avais peur d'aggraver la situation. Cette formation m'a permis d'acquérir des compétences pratiques pour écouter – vraiment écouter – sans ressentir le besoin de tout régler.

J'ai mis à profit ces compétences et ces apprentissages de diverses manières. J'en ai parlé lors des consultations mensuelles du Projet Iris, ainsi qu'avec les lauréats et les finalistes.

J'ai également eu des conversations avec des amis militants qui sont au bord de l'épuisement professionnel, leur rappelant gentiment (et à moi-même) que le repos n'est pas un luxe, mais une nécessité.

Personnellement, j'ai aussi fait des changements. Je dis souvent « non », surtout quand je suis débordée. Je prends du temps pour me reposer et explorer d'autres loisirs qui me procurent de la joie, je souris davantage, je dors plus et, surtout, j'apprends à être plus bienveillante envers moi-même.

Qu’est-ce qui nécessite plus d’attention ?

La formation a constitué une bonne base. Je pense qu'il faut faire davantage à un niveau global :

  • Trop de militants croient encore que la souffrance est une preuve d'engagement. Nous devons lutter activement contre cette tendance et nous efforcer de trouver un équilibre entre passion et compassion.
  • Le bien-être personnel est important, mais nous devons également faire face à la pression financière et sociale qui rend l’activisme si épuisant.
  • Le bien-être ne se limite pas à prendre soin de soi, et il ne s'agit pas non plus d'une responsabilité individuelle ; il doit être intégré au fonctionnement des équipes et du mouvement. Des points réguliers, des temps de repos adéquats et une responsabilité partagée en matière de santé mentale et de bien-être sont impératifs.

Aller de l'avant

Chez Iris Project, nous ne soutenons pas seulement l'activisme et le plaidoyer : nous soutenons les personnes et les causes qui les sous-tendent. C'est pourquoi nous accordons la priorité à la santé mentale et au bien-être, au même titre que toute autre forme de développement des capacités.

À tous les militants qui lisent ceci : je veux que vous croyiez que passion et bien-être ne sont pas des forces opposées. Nous pouvons – et devons – les entretenir. Ensemble, réalisons ce changement.

Chaque année, le Projet Iris décerne le Prix Iris à des initiatives, principalement mondiales, qui démontrent comment l'action environnementale locale peut impulser un changement global. Les candidatures pour le Prix Iris 2025 sont ouvertes ! Si vous avez entre 14 et 24 ans et que vous avez une idée ou un projet concret de protection ou de restauration de la nature dans votre communauté, rendez-vous sur le site Site Internet du Prix Iris pour plus d'information.

Si vous êtes intéressé à rejoindre Open Briefingprochain programme de formation de pairs aidants, vous pouvez votre intérêt Maintenant